Review (VO) : Éberron, le Top 10 ! (DD5)

Aujourd’hui je vais me la jouer « Marketing Tanuki » et tenter de vous convaincre avec « Dix raisons qu’Éberron c’est le meilleur setting que Donjon ait accouché depuis l’invention du tyrannoeil» ! Alors, seul bémol, cher lecteur, va falloir être anglophone… Ca, ou espérer que Wizards fasse de la traduction… Monde de chiens, je vous dis !

Pour être transparent, je me base sur deux livres (et que je considère comme tout deux nécessaires pour bien appréhender Eberron) sont “Eberron rising of the last war”, Livre de base paru chez WoC et “Exploring Eberron” disponible sur la plateforme Dmdguids qui est écrit par Keith Baker, auteur originel d’Eberron.

Alors z’êtes prêt ? Parce que ça va être brutal !

Fiche technique

Éditeur : Wizards of the Coast
 
Pagination : 320 pages
 
Résumé : This book provides everything players and Dungeon Masters need to play Dungeons & Dragons in Eberron–a war-torn world filled with magic-fueled technology, airships and lightning trains, where noir-inspired mystery meets swashbuckling adventure. Will Eberron enter a prosperous new age or will the shadow of war descend once again?

Enfin, avant d’être brutal, je vais quand-même vous balancer le pitch de l’univers, question que vous puissiez capter la quintessence de ma sapience cosmique !

Éberron se passe sur le continent du Khorvaire qui sort à peine d’une guerre longue de cent ans, achevée par la chute de l’Empire Galifar, et plus particulièrement la destruction de Cyre, sa capitale. Cette annihilation a calmé temporairement les velléités belliqueuses de tout le monde, parce que personne ne sait trop qui a fait le coup et que personne n’aimerait être le suivant sur la liste.

Voilà z’avez la petite base qui fait du bien et j’ajouterai juste qu’on est dans du “Victorian fantasy”. Du XIXème avec des orcs et des dinosaures en somme ! On peut reprendre donc !

#1 : Victorian fantasy > Medieval fantasy !

Loin de moi l’idée de vous dire que le médiéval fantastique c’est quand même souvent la même chose, mais admettez que c’est quand même rare qu’on puisse aborder aussi correctement la révolution industrielle tout en ne perdant pas le petit goût récréatif fantasy ! 

Ici, on a une arme magique qui a rasé une capitale, une guerre qui ne crée que de l’insatisfaction, des nations émergentes, des nations déclinantes, on est dans un mix Première Guerre mondiale qui aurait déjà la bombe nucléaire – pour ratisser large ! On va vous le tapisser avec un fond de révolution sociale parce que si la guerre a mis les anciens seigneurs féodaux sur les genoux, sur le côté y a des maisons bourgeoises qui se sont engraissées sur les cadavres. Un classique d’une société en pleine mutation. Et comme on veut de la fantasy, on va transformer la bourgeoisie anonyme en maisons formées autour de gens qui ont une marque (la marque des dragons) et sont capables de prouesses magiques. 

Du coup, vous avez des dynasties écartées du pouvoir par décret impérial, avides de revanche et crevées de thune… opposées à d’autres dynasties, de sang et nobles, fières et tout aussi revanchardes. Et tout ça sans pouvoir officiellement taper sur l’autre parce qu’on l’a dit, la guerre est terminée… Du coup vous voyez venir les mercenaires anonymes, les espions policés et l’ambiance James Bond mais version “Sauron Industry porte plainte parce qu’on a volé le plan de ses anneaux” ? 

#2 : Le soin, oui, mais capitaliste !

On parlait des Maisons mais est ce que vous saviez que, pour une fois dans un monde fantasy, ce n’est pas les temples qui soignent mais l’hôpital? Ne riez pas, parce qu’on a tous demandé à notre MJ où est le temple le plus proche pour ressusciter Bill le Barbare.

Alors oui, les prêtres ça balance toujours du soin, mais y a une maison qui fait pareil, au moins elle vous demande juste de l’argent et pas de la dévotion inutile.

Fini les aventuriers grenouilles de bénitiers, libération totale de la parole aux fortunés. Oui parce qu’on vous facture quand même le soin, bien salé, mais les temples font pareil dans les Royaumes oubliés !

Alors petit point bonus, quand l’auteur vous décrit la résurrection, c’est pas aussi simple qu’un sort parce que souvent, hein, l’âme elle est en pleine plénitude et repose en paix et que vazy pour la convaincre de revenir. 

"Alors oui, vous me racontez ce que vous voulez. Mais l'attaque de train électrique en sautant d'un dirigeable, ça transpire la coolitude !"

#3 : Des races éblouissantes !

Fichtre-dieu, ces races nouvelles qui rutilent comme des petits poneys arc-en-ciel !

On a les Changelins capable de modifier leur apparence, vivant en marge de la société, cachant leur véritable nature, parce que personne ne fait confiance à un voleur d’apparence !

On a les Férals qui sont entre l’animal et l’homme, et qui souffrent de la confusion collective de leur race avec l’état de lycanthropie. Difficile d’avoir la tête haute quand vos cousins éloignés sont le fruit d’une malédiction contagieuse traqués par l’Église !

On a les Kalashtar qui descendent de démons tombés amoureux de l’humanité et qui ont trahi leur engeance. Cette trahison a permis d’enfermer des Seigneurs des ténèbres plutôt vénères.  Du coup, les Kalashtar sont pourchassés par les démons (les vrais) car il est dit que leur mort (jusqu’au dernier) libérera les boss enfermés il y a de cela des siècles. On est d’accord que c’est du back edgy comme rarement, non ?

Et enfin y a les Forgeliers…  Ces gars, ce sont des golems créés pour les guerres, à qui on a donné une conscience pour les rendre plus efficaces au combat. Déjà riche idée hein, en SF c’est le commencement des emmerdes les IA autonomes, sauf qu’ici la plupart n’étaient pas spécialement hostiles à la base. Et puis la guerre s’est finie, tout le monde s’est mis d’accord pour dire que les Forgeliers sont une race à part entière. certes la plus jeune du Khorvaire pour le coup. Et puis dans la foulée, parce qu’à Éberron tout est en nuance de gris, on a condamné la race à l’extinction en interdisant la construction de nouveaux Forgeliers. Je trouve ça assez génial de jouer quelqu’un dont le créateur vous a balancé dans un conflit bien crade et qui, une fois que c’est fait, vous sort « Merci mais on va s’arrêter là ». 

Et encore je vous demande pas ce que ça fait d’être une machine de guerre qui doit apprendre à vivre en dehors des conflits. Cherchez donc un sens à votre vie quand vous n’avez rien d’unique, puisque vous avez été créé à l’instar d’une baliste magique ou ou d’un sac sans fond doués de conscience. 

Sérieusement, c’est la race la plus tragique possible !

#4 : L’alignement ? OSEF !

En parlant de chercher un sens à sa vie, voilà enfin un setting qui s’en fout des règles classiques d’alignement ! Ici, on n’est pas méchant parce qu’on naît orc, on l’est parce que on est la résultante de notre vécu. C’est comme si, en gros, le Drow dans les Royaumes oubliés n’était pas mauvais de naissance, mais bien parce qu’il vit dans une société qui valorise la torture, l’esclavagisme et le sacrifice d’autrui.  Et ça, on est genre 18 ans avant le mea culpa de Wizards of the Coast

Éberron ne veut pas être un univers manichéen où on identifie les gentils des méchants en un clin d’œil. Ici tout le monde a sa part d’ombre et ses moments d’héroïsme. Avouez quand même que ça fait du bien non? Reste l’alignement pour les créatures extraplanaires qui sont figés par le plan dont ils sont issus. Et encore si vous avez bien lu les races, c’est pas aussi immuable que ça.

#5 : Jules Verne est dans la place !

On parlait des plans là tout de suite, ben sachez qu’Éberron a changé complètement ses plans pour vous en proposer de nouvelles interprétations. Ca aussi c’est une bombe de fraîcheur pour vos joueurs qui s’endorment à chaque fois que le plan de la mort s’ouvre devant leurs yeux.

D’ailleurs, hein, tant qu’on y est. Saviez-vous que si Éberron ressemble à une planète classique. Son noyau n’est autre que le dragon Khyber (une des entités originelles) qui est enfermé sous la croûte terrestre (qui est d’ailleurs le dragon Éberron lui-même) et que donc quand vous creusez le sol, un moment vous atterrissez dans une des multiples écailles de Khyber qui sont autant de demi-plans déments (Khyber n’est pas vraiment une entité bienveillante) qui vous offriront des aventures hautes en couleurs.

Si vous me demandez “Qui c’est le couillon qui s’aventure dans les écailles à Khyber”, et bien tournez-vous vers le peuple Nain qui fouille ces demi-plans à la recherche de précieuses ressources et de traces de l’Empire dont ils furent exilés. “What could go wrong?”

Même train mais avec des dinosaures.. C'est cadeau !

#6 : Des règles bonus pas pour ton daron !

Y a de ces ajouts règles qui font du bien !

Saviez-vous qu’il existe (toujours chez Khyber) des formes de vies qui tentent de fusionner avec les vivants et qui accouchent généralement de monstres. Et bien y a des Nains qui ont réussi à en dompter et acceptent, volontairement, de vivre avec un de ces parasites pour augmenter leurs puissances. C’est BAD-ASS et pis c’est tout !

Si vous aimez les flingues, devenez Pistolier parce que la classe c’est pas juste un ranger avec de la poudre, c’est clairement un concept différent, sans animal de compagnie qui sent le poil mouillé !

#7 : Des religions qui se la jouent grand écart !

Vous vous rappelez mon passage rapide sur les alignements et celui sur les religions ? Et ben, dans Éberron on ne va pas s’ennuyer avec les religions du Bien vs. celles du Mal. Chaque religion se définit par des concepts et ces mêmes concepts accouchent (et attention je suis amoureux) aussi bien d’Orcs paladins tribaux qui chassent les démons pour les empêcher de détruire le monde, que de parfaits psychopathes qui adorent les bûchers et se complaisent dans la souffrance d’autrui.

Ahah ! Allez-y maintenant pour balancer que jamais le prêtre machin il aurait torturé des enfants parce que sinon son dieu lui aurait retiré ses pouvoirs. Ici, non seulement il l’a fait mais il a juste interprété le dogme que vous connaissiez, mais autrement.

Vous ai-je dit (c’est cadeau) qu’il y a une église nommée « La Flamme éternelle », qui a pris le pouvoir dans une des nations, parce que bon c’est fini ces conneries, en plus le monstre se cache parmi nous, du coup c’est mieux qu’on dirige, vous voyez !

Rassurez-vous, y’ a quand même des religions plutôt clairement “mauvaises” mais même elles se justifient dans leurs dogmes parce qu’elles sont les paladines de leurs propres histoires.

#8 : Une lecture moderne du monde !

Éberron aborde plein de thèmes contemporains, voire même futuristes (les forgeliers). C’est un vrai plaisir parce que vous allez pouvoir (si vous le voulez) proposer des histoires qui font écho à notre actualité. Je ne dis pas que d’autres univers ne s’y prêtent pas mais Éberron date de 2002 et on est tous d’accord que dans la gamme Wizards of the Coast, c’est quand même sacrément précurseur, non ?

#9 : Bilbo, enfile ton pagne !

Même chez les classiques, ils se sont fait plaisir :

Les Elfes sont un peuple qui vénère ses ancêtres et qui transcende la vie pour devenir des morts-vivants. Passer ton existence (déjà sacrément longue) à prouver que tu mérites de vivre après ta mort, pour des elfes c’est totalement cool !  Elrond, il n’aurait pas agit pareil si son kink était la momification.

Les Halfelins sont des sauvages montant sur des dinosaures ! Jurassic Hobbit is coming ! Avouez qu’une charge sur un tyrannosaure bardé de lanciers de moins d’un mètre, c’est la classe non ?

Et enfin j’ai pas parlé des Hobgobelins qui, après avoir passé cent ans de guerre, ont décidé de jouer dans la cour des grands et de devenir une nation reconnue par les autres. On est loin de l’ambiance tribale maléfique classique. 

Et là en plus ça amène la question de l’identité culturelle et de ce que tu es prêt à sacrifier pour devenir un “citoyen” du monde. Parce que fondamentalement le hobgobelin, c’est le même, culturellement, que celui de la fantasy classique c’est juste qu’ici il aspire à un statut social.

#10 (et promis c’est le dernier) : Des dinosaures comme s’il en pleuvait !

Rien de plus à rajouter !

En bref

Éberron, c’était mon coup de coeur de l’été. C’est une gamme qui m’est passé loin au-dessus de la tête parce que dans mon entourage, on voyait ça comme une façon d’évincer les Royaumes Oubliés à l’époque. Mais bon, avant je voulais juste faire des boules de feu à fragmentation pour être plus puissant, maintenant avec le même sort j’amènerais une réflexion sur la course à l’armement et les risques que ça entraîne. 

Franchement, si vous n’êtes pas anglophobe, tentez d’aller lire – et si vous êtes déjà à moitié séduit, ne vous arrêtez pas au livre de base. Je vous conseille de vous diriger vers “Exploring Eberron” qui est un complément officieux créé par l’auteur, qui précise et explique en détail pas mal de mystères amenés dans le setting et qui est indispensable pour apprécier vraiment l’univers.

Et si vous êtes curieux de voir comment concrètement mettre en scène cet univers, je vous invite à consulter mon pitch de campagne (en toute fin de chronique), que je lance en septembre !

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