Y a des jeux qui vous intriguent dès l’annonce de leur parution, Labyrinthe en fait partie. J’adore le film mais de là à développer tout un bouquin autour, ça me paraissait sacrément osé. On est quand même d’accord pour dire que ce film raconte le voyage d’une ado à la recherche de son petit frère qu’elle a offert au Roi des Gobelins, tout ça dans un labyrinthe. OK l’endroit est immense et peuplé de plein de monde, mais ça reste juste un labyrinthe. Du coup, totalement convaincu que je ne savais pas quoi en penser, je l’ai acheté. Et il va me falloir vous parler de notre rencontre entre ce jeu et moi.
Un format livre presque de poche avec l’affiche de film en gage de couverture. Puis, parce que je suis du genre curieux, j’ai retiré la jaquette pour voir ce qu’il y avait en dessous. On y retrouve une couverture en simili-cuir rouge avec juste écrit en lettres dorées « Labyrinthe ». Si vous avez vu le film (ce que je vous conseille), vous reconnaîtrez le livre que l’héroïne possède au début de l’histoire. Je dis ça, je dis rien, mais ça m’a touché.
Ensuite, lorsque vous aurez ouvert le livre (comme je vous l’ai demandé), vous verrez deux D6 tomber de nulle part (anecdote 100% vécue). Une sorte de tour de magicien, parce que les livres, ça n’apparaît pas dans les dés… Pardon, c’est l’inverse ! Ils ont donc façonné une petite cavité pour ces deux dés à même les pages de l’ouvrage. C’est totalement pas pratique mais en même temps c’est totalement cool.
Une couverture qui en cache une autre, un trésor entre les pages. Ben voilà, ça vous dit pas si le jeu est bon mais vous savez au moins qu’il ne vous laissera pas indifférent !
Fiche technique
On se le chronique du coup ?
Labyrinthe, ça parle de quoi ? Et bien, c’est un jeu qui vous propose de vous aventurer dans le labyrinthe, avec vos amis, sous le regard bienveillant de votre MJ qui peut officiellement porter une perruque pour endosser le rôle de Roi des Gobelins (l’auguste plaisir de pouvoir jouer David Bowie, le plus sexy des hommes).
Niveau persos jouables, vous aurez toute la faune locale à votre disposition, en plus de “l’humain” bien sûr. C’est assez diversifié, comparé à nos habitudes et j’avoue qu’ils ont été chercher dans les plus étranges. Sincèrement, jouer un “Feutard” pour perdre vos membres (et les retrouver – ou pas) ou même un “Ver” (genre 5 cm quoi) mérite mon respect.
Tout ce petit monde s’est allié pour aller récupérer ce que le Roi leur a volé (La dite chose volée est définie par le groupe avant que la partie ne commence). Pas besoin de plus, pas d’histoire à rallonge sur vos raisons persos, vous êtes juste une bande de potes contre la malignité du maître des lieux. Oh et vous avez 13 heures parce que c’est comme ça que ça fonctionne dans le coin. Niveau intrigue, c’est light je vous le concède.
Côté règles, même sobriété. Vous jetez un dé et si vous dépassez la difficulté (entre 2 et 6), vous avez réussi l’action. On ajoute une notion d’avantage/désavantage qui fait que vous jetez deux dés et gardez soit le meilleur jet, soit le moins bon et on a bouclé les règles. Pas de point de vie, pas de bonus temporaire… Non, seul le temps est habilité à vous vaincre.
Finissons de parler de l’histoire par la façon de la raconter. En gros, vous avez des paragraphes numérotés, en sachant que vous commencerez toujours par mettre en scène le premier. Ensuite vous jetez un dé et vous l’ajoutez au score actuel pour savoir lequel vous ferez jouer ensuite. Un livre dont on est le MJ tout simplement ! Et si l’aventure vous parait trop courte, le jeu vous propose des tableaux de scènes, d’adversaires et de défis aléatoires afin d’allonger ce voyage. Si vous me dites que ça risque de donner un récit décousu, je vous répondrai que c’est ce que ce doit d’être une aventure dans un labyrinthe.
Du coup, on pourrait se demander à qui s’adresse ce jeu.
Il peut s’adresser aux néophytes. C’est un jeu assez épuré, aux enjeux clairement identifiables tout en initiant les joueurs, durant les différentes scènes que composent le labyrinthe, à interagir avec l’univers et trouver des solutions. J’irai même dire que comme la violence n’est pas le premier ressort de réussite (voire n’est que rarement une réponse appropriée au jeu), ça ne peut qu’aider à initier au jeu de rôle.
Il est aussi destiné aux MJ débutants. Après tout c’est une campagne clé-en-main avec des propositions de scènes déjà construites. Ça demandera quand même pas mal d’improvisation puisque le jeu ne propose pas de solutions, mais être meneur, c’est aussi se plier à l’exercice de rebondir sur ce que font les joueurs.
Il peut être proposé aux fans du film. Comme souligné plus haut, le livre dans son concept est déjà un joli hommage, mais aussi parce que de nombreuses scènes de la campagne sont inspirées des endroits iconiques (Marais de la Puanteur, Ville des Gobelins, etc.) et devraient raviver les souvenirs des amoureux de Labyrinthe. Vient ensuite un petit bonus : à la fin on va trouver pas mal de photos du film, autant dire de quoi prolonger un peu le plaisir.
Et enfin, il est là pour les quidams qui, comme moi, ont envie de vivre une expérience. Quelques soirées en mode Labyrinthe, c’est une proposition originale et ne demandera pas trop de préparation. L’équivalent d’une soirée raclette pour les rôlistes (Et vous pouvez cumuler les deux, sachez-le !)
En conclusion :
Labyrinthe, c’est un JDR autant qu’un hommage à son film d’origine. Les gars ont littéralement transposé le film dans un esprit ludique : vivre une expédition dans “Labyrinth” entre amis. On est dans une aventure sans prétention, un prétexte à se raconter quelque chose entre nous et finalement qu’importe la conclusion parce que c’est du voyage dont il faudra se souvenir.
A ce titre, j’aime ce jeu et je serai content de le faire découvrir à des amis et de profiter d’un moment hors de nos tracas quotidiens, afin de les divertir. Je ne ferai sans doute pas un Roi des Gobelins cruel mais je promets d’en être un mémorable !