Review (VF) : Don’t Walk in Winter Wood

Je ne sais pas si c’est parce que pour l’instant je suis en plein binge-watching de creepypasta mais “Don’t walk in Winter Wood” marche vachement bien avec moi. Ce jeu vous propose de revisiter l’imagerie horrifique de l’Amérique coloniale dans une série de “one-shots autour du feu” qui devraient animer vos soirées rôlistes et franchement, moi, ça me parle !

Je vais d’abord vous présenter le jeu et les scénarios proposés, et ensuite ce que j’aimerais en faire.

Fiche technique

Éditeur : Les XII Singes
 
Pagination : 60 pages

Résumé : Don’t Walk in the Winter Wood, un jeu narratif d’horreur folklorique. Dans Don’t Walk in the Winter Wood les joueurs incarnent de pauvres villageois sur le point d’entrer dans une légendaire forêt hantée pour y découvrir ses terribles secrets.

Le jeu utilise des règles simples et un style narratif unique pour vous aider à créer des histoires effrayantes avec vos amis.

Cette seconde édition révisée et étendue du jeu inclut une toute nouvelle maquette et des illustrations par George Cotronis, de nouvelles légendes, des clarifications de règles et de nouvelles aventures.

Je vais commencer par ce qui pourrait décider les amateurs d’ambiance : le fait que “Don’t Walk” est un jeu narratif dans sa plus sobre expression. 

On vous propose d’interpréter un villageois qui, pour une raison que vous définissez avec votre MJ, va s’aventurer dans la forêt. Vous ajoutez un nom et une description sommaire et le jeu commence ! Aucune fiche n’est nécessaire.

Un système de règles simple comme bois

Lorsqu’une action vous est demandée, toujours formulée sous forme d’une question, vous jetez un D6 et si vous obtenez plus que votre score de « froid » actuel, vous répondez oui. Dans le cas contraire, c’est un non et dans les deux cas votre MJ vous raconte ce qui se passe.

Reste à vous donner une définition du froid. C’est un jeton que votre personnage récupère lorsqu’il est confronté à l’horreur. On n’en perd jamais, on ne peut qu’en acquérir et se rapprocher de l’échec fatidique qui va tuer votre personnage.

Plus épuré tu meurs.

Ambiance Le Projet Blair Witch rencontre Le Village

Le tout vous est fourni avec quatre scénarios qui tiennent entre 2 et 4 pages vous donnant le ton sans être trop précis. Chacune des histoires est bien fichue et, avec une table bienveillante, y a moyen de mettre une belle ambiance.

Ma préférence va au scénario “La Prairie” qui est assez ironique dans le titre puisque l’histoire va se passer dans des forêts. En gros, si vous vous enfoncez dans la forêt les yeux bandés et que jamais vous ne retirez le bandeau, vous arriverez dans une prairie lointaine. Et c’est parce que vous êtes un gamin-e du village et que vous voulez montrez que vous êtes courageux-se que vous allez relever le défi. Moi, ça m’a donné envie d’essayer.

Simple, efficace et sans autre forme de procès. Ça tient en deux pages et le narrateur à l’ensemble des éléments pour mener l’histoire. 

Parfait alors ? Bah en fait presque oui et là on rentre dans mon petit ressenti personnel. Le seul point qui me chagrine un peu c’est qu’on est là pour jouer une histoire sans qu’on s’attache au personnage. La création de perso est expédiée car vous jouez une victime plus qu’un rôle. Ca se tient car c’est un jeu rapide parfait pour les soirées entre amis ou les conventions, mais perso je ne frémis jamais autant que si je tiens à mon perso.

Ensuite y a la demande de l’auteur de parler à l’imparfait pour rajouter un côté conte. Je comprends l’idée mais sérieusement ça me demande un effort pour ne pas oublier ou juste formuler mes phrases. Et comme l’exercice est appliqué dans l’écriture des scénarios, j’ai un peu galéré à lire l’histoire d’un coup. Niveau fluidité du récit, j’ai un petit peu peur que ça puisse coincer. 

Enfin remarquez que y a rien de rédhibitoire et en fait il va falloir que je vous dise pourquoi le jeu m’a autant plu (En dehors des qualités du récit).

Variant cover en bleu hivernal ! Et ca donne toujours pas envie d'y aller, en forêt !

En fait si j’avais envie de vous parler de “Don’t Walk”, en dehors de ses qualités intrinsèques, c’est parce que l’auteur arrive à créer un village terrible, nourri des pires contes macabres, avec l’envie chez moi d’en faire un univers de jeu participatif.

L’auteur, Clint Krause, esquisse une colonie britannique dans une époque indéterminée adossée à une immense forêt. A travers les lignes, il raconte l’isolement, la peur de l’autre, l’étrange qui vient manger chaque jour à la table, l’insidieuse folie et la lutte pour la survie à l’époque. Sincèrement chaque histoire qu’il propose est parfaite. C’est pas tant qu’elle soit originale mais qu’elle sonne juste, comme il faut, dans le ton. Des origines amérindiennes, aux sorcières en passant par des déserteurs et des chevaux cannibales, tous ces fantômes qui hantent le jeu sonnent vrai. Ils donnent envie de les confronter, de les raconter et de mourir de leurs mains. 

En lisant tout ça, j’ai réalisé que j’avais envie de faire vivre ce village et d’orienter l’histoire sur ces gens qui survivent dans un monde sombre mais fascinant en permettant à chacun d’interpréter un des membres de la communauté en approfondissant le personnage avec une histoire, même courte.

A chaque joueur qui intégrerait la communauté, je lui aurais demandé de me raconter un conte gothique sur la Forêt, puis je l’aurais ajouté à ce qui est déjà écrit en le déguisant pour mieux surprendre son auteur. J’aurais ajouté une clause disant qu’il est possible à tout moment que je demande au joueur de transformer son honnête villageois pour devenir le monstre du village. Une histoire partagée, des monstres que l’on connaît, c’est ce dont “Don’t Walk” me fait envie. 

Ce matin un grand cerf a tué ma maman !

En bref

Don’t Walk in Winter Wood est un jeu au format court, orienté ambiance qui par sa quasi absence de règles offre à l’horreur une place prépondérante.

Le tout est donné dans un recueil d’histoires (ou d’amorces de scénarios, comme vous voulez) qui donne envie de toutes les raconter. Tout cela est à petit prix, du coup globalement je le conseille sans hésiter. Idéalement, prévoyez des soirées d’été autours du feu avec des marshmallows en guise de point de froid et invitez moi !

Et pour les autres, ceux qui n’aiment pas les systèmes light, je le conseillerais aussi. Une balade horrifique c’est aussi de simplement lire l’ouvrage et d’en goûter l’ambiance et là aussi c’est un moment agréable, non ?

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