Review (VF) : La Malédiction de Strahd (DD5)

« Il devait être minuit quand j’ouvris enfin l’ouvrage. Les loups étant de sortie et les corbeaux de garde, il ne faisait de toute façon pas bon vouloir sortir. L’orage accompagna ma lecture jusqu’aux lueurs rassurantes de l’Aube qui vinrent me sauver de cette morbide lecture. Le Comte Strahd eut un léger ricanement avant de se replier dans les ombres de mon imagination,  attendant que je maîtrise son aventure et que je lui amène d’autres joueurs en sacrifice. »

Aujourd’hui (Je sais deux chroniques en un mois mais que fait donc la police du goût ?) je vais vous parler de la Malédiction de Strahd, une aventure pour joueurs de lvl 1 à 10 ! L’ouvrage est l’héritage d’une aventure écrite en 1983 pour enfin donner à un vampire autre chose comme décor qu’un coin de couloir suite à un jet de rencontre aléatoire entre un pudding noire et un tyrannoeil placide. Cette aventure a connu un succès monstre à donner à une suite puis un décor de campagne avant de revenir rafraîchie de trois édition pour atterrir dans un écrin moderne sur ma table !

Bonne idée ? Reboot de trop ? Fin bâclée à la GoT ? Le Quarantenaire vous dit tout !

"A l'epoque on faisait des balcons juste pour le côté mise en scène"

La Malédiction de Strahd, dans sa première édition, c’est : Des Pjs sont enlevés/se perdent/sont suicidaires pour franchir les brumes de la Barovie où règne ce bon Strahd. De là ils vont devoir survivre à un univers hostile, déjouer les plans machiavéliques d’un vampire qui aime jouer avec ses proies et tenter d’apporter la paix à un royaume destiné aux tourments. Aussi simple que cela. Alors effectivement c’est les joueurs en pleurent pour y arriver et il y aura des morts et des trahison mais l’histoire en elle-même pourrait se résumer à cela. Dans cette limpidité les auteurs y ont ajouté leurs volonté d’ancrer la Barovie dans le gothique des ouvrages de vampire et ça claquait de la loutre ! Ouvrage culte donc qui donnera un univers étendu sur lequel je ne m’étendrai pas ici. Le matériel de base s’était un peu dispersé mais il était de bonne qualité.

Avec cette nouvelle version, l’idée est de rendre hommage au scénario originel. Et à ce titre le pari est réussi. C’est le canevas originel avec cette ambiance d’époque. Ici le personnage n’a pas besoin de passé pour exister car ce qui importe c’est ce qu’il va faire et de respecter son alignement. Ici vous aurez besoin de certains artefacts sans lesquels votre aventure prendra fin quoique vous en fassiez. Pour moi la quintessence de cette aventure « à l’ancienne » c’est l’aléatoire du tarot que votre mj tirera. Cet aléatoire aura des conséquences sur la difficulté globale de la campagne et peut compromettre les efforts des joueurs définitivement. Pour autant, et parce que c’est mon école de mj, rien ne vous empêche de contourner l’aléatoire punitif. Le jeu n’impose rien, il propose l’ambiance « old school ».

En Barovie, le corbeau est la version old school du feu de signalisation. Ici c'est clair personne n'a le droit de passer !

Et en parlant d’ambiance, l’ouvrage est un petit joyaux d’épouvante gothique. Tout sur la carte fourmille de loup-garous, de poupées malsaines, de fantômes revanchards, d’ombres démentes et de claquement de couvercles de cercueil. Un vrai plaisir à la lecture et un agréable défi de le restituer à ses joueurs. Car, et c’est un des points positifs, vos joueurs sont relativement libre de leurs mouvements et d’aller renifler dans tous les coins en bons cochons truffiers des scénarios. C’est donc au Mj de bien s’approprier l’univers pour que qu’importe où court son groupe de joueurs, il puisse maintenir la chape de ténèbres de l’histoire.  De bons outils donc et un challenge qui fait plaisir au mj !

Ensuite niveau matériel, vous recevez glissé dans votre livre une jolie carte de la Barovie ainsi que les plans des principaux endroits (des donjons en gros) dont le château du vampire local. C’est très appréciable et, comme tous les ouvrages de la gamme que j’ai pu parcourir, l’ensemble est de bonne facture et visuellement un plaisir pour les yeux.

Strahd 2019 est moins Bela Lugosi avec son costume de cinéma pour entrer dans l'air de l'intégration de la garde robe du med fan. Par contre il a chopé un air d'Elrond/Agent Smith que je ne m'explique pas !

Enfin, parce qu’il se mérite, Strahd est le genre de méchant à rester dans les mémoires. Pour reprendre les propos des auteurs: “Un vampire est un mensonge qui consiste à croire qu’il est possible de vivre une romance avec un agresseur monstrueux car l’amour, s’il est suffisamment fort, peut le changer”. Strahd est un démon magnifique, un hôte charmant, un prédateur doucereux, et surtout un être amoral et mauvais jusqu’à son trognon de sourcil. Et cette réussite, cette remise en contexte du vampire loin de l’interprétation moderne, est un petit bonheur !

Une bonne campagne en définitive. Je n’ai pas regretté mon achat, j’ai souris à pas mal d’endroits et je me suis imaginé sans mal le maîtriser. Alors bon après faut que je trouve une table, faut que j’adapte certains trucs (Le côté aléatoire des aventuriers ça me gratte un peu) mais sans faire la fine bouche, la plupart du boulot est déjà effectué sans trop d’effort. Le reste c’est adapter la recette pour en faire son plat à soi ! (Et la raison pour laquelle vos pjs reviennent.. En dehors du fait que le mj n’est pas une denrée courante mais ça c’est pas une bonne raison) !

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