Review (VF) : Colonial Gothic

Il fait froid, il  fait gris, il fait un temps à vous raconter l’histoire du Quarantenaire dans les 13 Colonies, l’histoire de Colonial Gothic ! (J’ai pas de musique sous la main mais faut s’imaginer un bruit de castor terrifié qui jouerait du violon !)

Colonial Gothic c’est donc un jeu d’horreur qui se joue à l’époque où le Royaume de France pouvait se targuer d’avoir des terres dans le Nouveau Monde, des terres que certains surnommaient le Nouvel Eden ! (Et vu les conditions de survies locales, je me dis que finalement le Paradis c’est pas ce qu’on croit).  Jeu librement inspiré de la gamme V.O du même nom. Voilà pour un bref (genre sacrément bref) résumé. Niveau matos, Il se compose d’un livre de base, d’une campagne (Abîme) et d’un écran.

Il neige, il y a un crâne et des tons carmins... What's could go possibly go wrong ?

Le Livre de Base:

La période historique m’était peu connue (Oui je me doutais bien qu’il y avait eu des colonies, rapport au Québec ou la Louisiane et l’héritage francophone mais pour le reste…) mais je n’avais jamais eu trop l’occasion de me pencher dessus. A ce niveau, le livre de base m’a comblé.  Les auteurs ancrent l’histoire dans la région du Québec (Alors que la gamme V.O, sauf un supplément, se passe dans les colonies britanniques.) Il n’est  historique sans être contraignant et il apporte une bonne base et dessine assez bien ce qu’étaient les conditions de vie et les lignes politiques de l’époque. Un vrai plaisir de lecture pour ce qui est du factuel.

Le passage explicatif de l’intérêt des joueurs pour l’occulte évite qu’on joue tous les neveux d’un gars qui a un manoir et qui est mort feat les vieux scénars à Chtulu.  Il présente la Compagnie des 100 associés qui engage des profils divers pour protéger les Colonies du Roy des menaces occultes. L’idée est sobre et efficace et permet de jouer autant des hommes que des femmes sans vouloir trop d’entorse à l’époque présentée (Ce qui est inclusif comme propos et donc bien). Après la Compagnie aurait mérité un peu plus de description et de racine européenne mais j’y reviendrai.

Pour ce qui est de l’occulte, autre liberté des auteurs de Batro’, ils décident de créer leurs propres mythologies plutôt que de laisser la teinture Lovecraft de la V.O pour se baser sur “Millevaux” de Thomas Munier, une sorte de folie sylvestre sombre qui envahi et corrode notre monde.  Ce mal qui ronge l’Eden est connu des natifs mais méconnu des européens qui sont donc les premiers à aider ce mal à envahir le monde.  L’idée est intéressante et propose un univers original. 

S’en suit un bestiaire des monstres que l’on peut rencontrer et la manière “d’utiliser” ces forces sylvestres pour les hommes. Ce bestiaire est maigre et le surnaturel n’arrive pas à être raccord totalement avec la culture amérindienne présentée. Il existe, il est puissant mais je lui trouve un côté parfois “universel” qu’on aurait pu rencontrer partout. Après, il y a de bonnes idées. La tribu d’hommes revenus à la “nature” des Millevaux, œuvrant dans l’horreur gore et la consommation de chair humaine m’a beaucoup plu.

Niveau règle, le jeu est simple et relativement facile à appréhender. Pas grand chose à lui reprocher en fait (bon après moi et les règles hein), la gestion de la santé mentale étant un rien poussive selon moi et la magie peu intéressante. Mais bon c’est du détails.

Si je devais finir la critique du livre de base, je dirais que mon seul soucis avec la proposition de la gamme est le ton proposé. Ils veulent faire un jeu d’horreur et d’action mais à ma lecture, j’ai plus une histoire avec  un grand “H” qui me vient et des conspirations vivant à l’ombre de cet Eden. Pourquoi faire des joueurs des membres d’une conspiration justement si c’est pour souligner que le côté politique n’est pas la priorité des auteurs ? Je n’ai pas trouvé de réponses qui me satisfassent à cette question. Après, qu’on soit d’accord, cela ne nuit pas à la qualité générale de l’ouvrage.

Pour ce qui est de la campagne proposée, Abîme, elle aura surement droit à un petit billet sur le côté.  En attendant, vous m’excuserez mais j’ai un caribou qui inanf’ang et je trouve ça louche \o/

Une forêt en feu, un drapeau morcelé et une perruque échevelée. La fin d'un monde je vous dis !

Partage sur tes réseaux !

Facebook
Twitter
Pinterest
Tumblr
WhatsApp
Email

Vous aimerez peut-être...