Antika (VF) : Review d’une joueuse

Aujourd’hui, alors que les écoliers se préparent à la trêve du crayon aka “Les Grandes Vacances”, un dernier combat s’organise. Karlaschrey, maîtresse des oiseaux bleus et des memes ultimes, provoque le Quarantenaire, champion des anecdotes malencontreuses et des dés soyeux, sur les terres de l’Antiquité. Is this madness ? A vous de juger !

“Depuis le jour où, petite, mes parents m’ont abandonnée une après-midi devant “Les Dix Commandements” (durée : 222 minutes, ils savaient y faire à l’époque), j’ai été fan de péplums. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai dévoré l’Illiade et l’Odyssée quand j’étais enfant. Plus tard, ado, je me régalais devant la série “Hercule”, et surtout (surtout), devant “Xena la guerrière”.

Tout ça pour dire que les toges, les glaives et les jupettes ont toujours eu une place dans mon coeur. Je ne pouvais qu’accueillir favorablement l’univers du jeu de rôle Antika, le jdr.

Alors voilà, la Quarantenaire a déjà fait un article sur la deuxième édition pour la présenter, dans le cadre du lancement de la campagne de financement partipatif. Un second article vient d’être publié sur le retour d’un MJ de longue date du jeu. Je vais tenter de ne pas vous faire une redite de tout ça (malgré ma supériorité en maîtrise des memes), et plutôt d’ajouter mon grain de sel en évoquant la partie à laquelle Bruno Guérin, l’auteur d’Antika, a bien voulu me convier.

"Ceci est un meme 100% inédit de la com' !"

Alors je sarcasme un peu en parlant de jupettes, en blaguant sur le torse velu de Kevin Sorbo et les irrésistibles épaules de Lucy Lawless, mais ne vous détrompez pas, l’univers d’Antika est vaste et permet de jouer toutes sortes d’aventures. Il est tout à fait possible de reprendre l’ambiance légère de ces séries cultes (encore que le jdr officiel existe déjà), mais les mécaniques du jeu (via l’hybris/l’aristéia/la némésis) poussent définitivement à une visée plus épique de nos récits.

J’ai choisi un des pré-tirés proposés dans le kit gratuit d’introduction et j’ai rejoint la fine équipe de PJ dans une campagne aux principes aussi simples qu’efficaces. Version courte : il y a de cela une dizaine d’années, après avoir réalisé ses Travaux, Hercule, un poil vénèr, a détruit sept temples d’Héra disséminés à travers les îles. Ces temples sont restés en ruines, à la plus grande colère de la déesse, qui s’est dit que si elle privait les humains de feu, ils finiraient bien par se bouger les fesses. Elle a donc dérobé la flamme sacrée originelle de Prométhée, éteignant par là toute flamme sur le monde. Adieu lumière, chaleur, et barbecues. Ce plan s’est avéré efficace, puisque les PJ ont finalement investi la mission de restaurer les temples après avoir reçu à nouveau la flamme sacrée de la déesse.

Vous le comprendrez vite, et ça fait définitivement partie du charme du jeu : les destinées des personnages sont aux mains des dieux et déesses, et de leurs caprices, pardon priorités, du moment.

Lors de la partie précédente, les PJ s’étaient rendus à Corinthe, afin de restaurer un temple situé dans les marais de Lerne. Guess what, une grosse bestiole s’y terrait, qu’il fallut affronter avant de pouvoir mener à bien la mission. Le combat contre l’hydre fut, me dit-on, épique.

“Bonjour Monsieur. Auriez-vous une minute pour parler du méfaits des écrans sur la jeune génération ?”
Vivement l’invention de la perche à selfies.

Cette fois-ci, et c’est là où j’interviens, point de sangsues ou de vindicatif reptile, les Pj se rendent à Mycènes, cité dirigée par un certain Agamemnon. Tout juste arrivés sur place, nous sommes assez surpris de trouver le temple d’Héra déjà restauré, rempli d’offrandes, et doté d’un grand prêtre inhabituellement affectueux. Même les paysans du coin et les gens de la garde royale font des yeux doux. Coïncidence ? Je ne crois pas.

Quelques recherches plus tard, nous réalisons que la créature qui est apparue au grand prêtre portait une robe bien trop échancrée pour être honnête, et que la profusion des coquillages dans les offrandes auraient dû nous mettre sur la piste. Il s’avère qu’Aphrodite, cette gourgandine, a réussi à se faire passer pour Héra et en récoltait les lauriers. Que faire ? Laisser le temple tel quel et se mettre Héra encore plus à dos ? Ou aller éteindre la flamme d’Aphrodite pour la remplacer par celle d’Héra, et au risque de déplaire à la déesse de l’amour ?

Après une courte réflexion,nous choisîmes de remplacer la flamme par celle d’Héra, lors d’une opération nocturne pas du tout héroïque : l’un tenait l’énorme brasero à bout de bras, l’autre essayait de le rallumer, pendant que la dernière faisait diversion en tentant d’arrêter (poliment) le grand prêtre qui appelait la garde. Reste à voir quel châtiment Aphrodite nous réservera pour cette décision, mais ça sera pour une autre partie.

“J’aime les plans qui se déroulent sans accroc.”

C’est un scénario tout simple (voyage – enquête – dilemme/résolution), qui reprend finalement un classique des histoires mythiques : quoi que tu fasses, tu vas empiéter sur les plates-bandes d’un dieu, et tu n’arriveras pas à tous les satisfaire.

Le système de jeu, après une petite demi-heure d’explications par le MJ, reste accessible. Il est un peu plus velu en cas de combats complexes, mais comme souvent, le système est ce qu’on en fait, et je pense qu’il peut être simplifié pour ceux qui ont, comme moi, la flemme de devoir gérer trop de règles.

Bref, j’ai passé une excellente soirée. Que l’on aime ou pas les mythes antiques (mais surtout si on les aime), avoir l’occasion de jouer dans ce décor riche, d’interagir avec ces mythes ou même de renverser le cours de l’histoire, est un sentiment assez grisant. Pour la note personnelle, Bruno Guérin est un fin connaisseur de l’époque antique, et c’était un plaisir d’apprendre l’une ou l’autre anecdote sur la vie quotidienne historique (repose ta plume Hermione, ya pas examen aujourd’hui).

Pour toutes ces raisons, la gamme d’Antika mérite votre intérêt. Si vous n’avez pas suivi l’actualité du financement participatif en cours, sachez que plusieurs compléments (de contexte + scénarios) sont d’ores et déjà écrits, dont la publication dépendra du succès de la campagne.

Qui n’aurait pas envie de parcourir entre amis les terres mythiques d’Egypte, de Babylone, de l’Olympe ou de l’Hadès – avec ou sans jupette d’ailleurs  ?

“Et tu vois, si t’es gentille, t’auras une saucisse grillée.”

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