J’ai eu le plaisir de tester La Maison de l’Architecte, le tout dernier projet de Fondu au Noir en financement participatif.
Après Double Séance « Spécial Halloween » et les 4 scénarios fantasy sur le thème des saisons, le collectif s’essaie pour la première fois au jeu de rôle solo.
Le jeu de rôle en solitaire se situe entre le Livre Dont Vous Êtes le Héros et le jeu de rôle sur table. Le livret propose des questions et des ambiances qui servent de guide pour imaginer et développer sa propre histoire. Il n’y a pas de PNJ prédéfinis ou de twist choisi par l’éditeur : c’est vous qui les imaginez.
Fiche technique
"Twin Peaks" ou "Shining" ?
Le pitch est simple : vous incarnez un enquêteur d’une agence spécialisée dans le surnaturel, déjà apparue dans d’autres productions de Fondu au Noir. Cette fois, la mission est d’explorer une mystérieuse maison dans une forêt.
Mon premier contact avec le jeu a été de voir sa couverture, illustrée par Matthieu Papy, qui m’a tout de suite happée. Le reste des illustrations est tout aussi agréable et immersif, et j’ai eu du plaisir à en découvrir les détails qui m’ont plongée dans une ambiance étrange dès le début de la partie.

Matériel minimal, règles simples
Pour commencer, on crée un enquêteur en quelques questions rapides, on lui donne 3 points de vie et 3 points de volonté, puis on se lance. Tout ce qu’il faut, c’est un jeu de cartes et de quoi prendre des notes.
L’aventure se déroule en 4 chapitres. Chaque chapitre correspond à une scène, et on décide de sa longueur en piochant 1, 2 ou 3 cartes. Chaque carte est associée à une question qui nous pousse à décrire ce qui se passe. J’ai choisi de piocher 3 cartes par scène, histoire de voir le plus de contenu possible.

Pour le reste, ce sont les questions qui orientent votre imagination, et le cours de l’histoire.
J’ai commencé mon récit sans idée précise, même si j’avais vaguement en tête les couleurs brouillées des paysages dans Twin Peaks. Et puis certaines cartes m’ont lancé sur des pistes inattendues : une question un peu décalée a fini par me donner une idée qui a tout changé, et dont j’ai essayé de suivre le fil jusqu’à la fin. Résultat : j’ai écrit une histoire qui m’a à la fois ravie et surpris moi-même.
C’est un peu narcissique de dire ça, parce qu’au fond c’est mon récit, mais le plaisir d’être surpris par ce qu’on écrit soi-même est franchement savoureux.
Quand la fiction devient objet
Un détail que j’adore : La Maison de l’Architecte fait partie de ces jeux de rôle “keepsake”, qui laissent une trace tangible de la partie. Ici, on tient un carnet d’enquête : fiche d’identification de l’agent pour commencer, puis certificat de décès ou d’internement si l’histoire se termine mal.
Cet aspect est particulièrement intéressant : il donne une valeur tangible au récit et permet d’en garder un souvenir.
Je dois avouer que je n’ai pas eu la patience d’écrire à la main : j’ai tout noté sur mon ordi. Mais l’idée d’un carnet manuscrit à la fin, avec ses griffonnages et ses annotations, a vraiment de quoi séduire.
D’ailleurs, le financement participatif propose un carnet avec la magnifique couverture du jeu !
Une histoire qui peut continuer ailleurs
À la fin, le jeu suggère que l’histoire inventée peut servir de base pour autre chose : un scénario de jeu de rôle à faire jouer, ou même une nouvelle à écrire.
Et ça marche bien : en terminant, je me suis surpris à me demander “et si j’avais tiré d’autres cartes, qu’est-ce qui se serait passé ?”.
En bref
La Maison de l’Architecte propose de jouer un enquêteur d’agence spécialisé dans le surnaturel, envoyé sur une affaire de maison mystérieuse en forêt. Rien de révolutionnaire dans le pitch, mais le plaisir vient de la liberté qu’on a de modeler l’histoire.
Ma partie a duré un peu moins d’une heure, mais elle m’a captivée. C’est efficace, joliment illustré et surtout abordable. Pour 15€ (ou 8 € pour le PDF), j’ai eu une vraie petite aventure narrative, et j’ai envie d’y retourner pour voir quelles autres histoires je pourrais encore raconter.