Chronique de l’Empire des Cerisiers 3/3 : Survivre

On attaque enfin la dernière partie de ma chronique, cette partie qui m’a fait rêver !

 

L’histoire amène les personnages dans un village caché à flancs de montagne. Le livre fournit une carte tout simplement magnifique au passage. Là tout le monde a entendu parler de la célèbre Kinu, celle qui a quitté son village et qui est revenue (Je trouvais ça assez bizarre) mais personne ne sait où elle a fini. On sait juste qu’elle a passé du temps dans le temple de la Mère. Sur place, c’est l’occasion de croiser des prêtresses, elles-mêmes divisées en deux castes. Celle qui peuvent rejoindre le temple intérieur, et celles qui doivent rester à l’extérieur. J’avoue que j’ai pas spécialement tiqué, j’ai juste demandé à une jeune prêtresse si elle pouvait se renseigner, et là la MJ m’a fait une scène mémorable avec une autre qui se plaignait qu’en trente ans de bon et loyaux services, elle n’avait jamais pu voir l’intérieur du sanctuaire.

Bon, à ce stade du récit, j’avoue que j’aurais quand même dû trouver ça suspect. Je vous laisse établir vos propres théories car l’histoire va connaître son dénouement et surtout va appuyer là où ca m’a sacrément plu… C’est fait ? Passons à la suite !

Un petit village à flanc de montagne dans toute sa splendeur. Ses petittes maisons, sa teinturerie souriante et ses bestioles locales. Rien qui ne sorte de l’ordinaire, enfin pour un chasseur de lucioles !

N’étant donc pas assez proactif, ma MJ me fait débarquer un étrange renard noir aux yeux d’or qui me fait me promener avec ma suite jusque dans les grottes de la falaise jouxtant la ville, me faisant découvrir un chemin jusqu’au sanctuaire secret souterrain ! Sur place, des symboles mêlant cultures utaru et sakurajin et un vieux monte-charge qui ne peut se manier qu’à plusieurs. Ca ne rate pas, j’avise le monte-charge et hop on descend !

En bas se trouve un sanctuaire tout ce qu’il y a de plus sakurajin antique rempli de toiles d’araignées… Et, soyons honnête, ce n’était pas juste pour souligner le temps passé mais clairement pour souligner le nombre monumental de créatures grouillantes dans le coin. Plus loin, ce ne sont plus seulement les toiles, mais des cocons qui décorent le paysage. Parmi ces cocons, de taille humaine, il y en a des plus grands. Ces immenses tombeaux de toile suggèrent la présence d’onis, des démons sans doute emprisonnés là depuis l’aube des temps. C’était simple comme ajout mais j’ai vraiment été charmé par ce sanctuaire d’araignées, qui tout en étant inquiétant, se trouve être une prison de monstres. La poésie s’est stoppée net lorsque je me retrouvai nez à mandibule avec la jeune prêtresse de la veille, cette fois-ci affublée d’un magnifique corps d’araignée. Je comprends brusquement le pourquoi des deux castes de prêtresses, et accessoirement, que cette charmante créature a surement une mère… Genre LA Mère du temple. Remarque, je n’ai pas dû longtemps douté, parce que la prêtresse et tout ce qui grouillait m’ont plus ou moins poussé jusqu’à l’araignée maternelle.

Ladite Mère, après avoir voulu me dévorer par principe, s’intéresse à mon récit sur Kinu qui s’avère être sa fille. Elle est d’autant plus intéressée par la suite, l’existence d’un enfant. Enfant qu’elle veut sien, après tout, il n’est pas humain et de sang yokai comme elle. Et là, si vous avez bien lu le scénario, on entre dans une histoire classique et tout autant tragique. Un esprit tombe amoureux d’un mortel, sacrifie son essence pour vivre avec lui, et ledit mortel finit par s’en lasser et la rejette. En plus, ici, le mortal a gardé l’enfant. Kinu est donc plus qu’une simple concubine, elle est aussi une victime de l’amour, sentiment aussi beau que maudit par nature. Après moult négociations pour ma vie et celle du bambin, je demande à la Mère où se trouve Kinu afin de pouvoir lui montrer son fils qui a grandi. La Mère m’apprend qu’elle a banni sa fille pour avoir abandonné sa famille, et m’indique l’endroit de son exil : une maisonnette auprès d’un vieux phare.

Dernière partie, enfin, de l’histoire, les retrouvailles. Bon ben je m’y attendais à moitié mais pas quand même. Car en guise de Kinu, il n’y a qu’un poème et un kimono bien plié dans un triste rituel de seppuku. Kinu, rejetée par les hommes et par les siennes, a préféré se donner la mort que de continuer à vivre dans ce monde qui ne voulait plus d’elle.  Une conclusion mélancolique à l’histoire près des falaises bercées par les vagues. D’une fuite éperdue à la recherche d’une inconnue, le PJ se trouve face à la conclusion de nombreux contes japonais.

Et quant à mon personnage, l’histoire résonna plus encore. Lui qui se croyait fils d’Utaru, le voilà  peut être enfant de yokai. Aussi lorsque les araignées lui demandèrent l’enfant, arguant qu’un jour il cesserait de ressembler à un humain, Haruto refusa de le rendre. Il leur promit qu’il l’élèverait comme son fils et qu’il lui apprendrait à aimer ces hommes. A ce moment ce que j’avais griffonné sur un coin de ma feuille devint poétiquement prophétique. J’avais titré Haruto “Frère des hommes” au lieu de “Frère des animaux”… C’était donc déjà décidé bien avant de jeter les dés, Haruto était lui-même yokai mais n’avait de cesse de chérir les mortels.

J’ai donc été totalement charmé par cette histoire, par ces créatures étranges et par ce sacrifice final. Les surprises étaient nombreuses et lorsque l’histoire est complète, on se prend à l’imaginer prendre vie sur les murs de papier de riz d’une maison de geisha appelant les visiteurs à craindre de s’aimer.

Cette histoire rejoint donc celles que je garderai en mémoire lorsqu’il s’agira d’aimer « L’Empire des Cerisiers ». Merci de m’avoir lu et à bientôt !

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